Je ne m'aime pas...

Cela revient tout le temps, comme un gimmick de psychologie basique. On se l'entend dire:  " tu ne t'aimes pas" , on se le dit aussi, au cours de quelques aveux plein de sanglots.

-"Non, je ne m'aime pas..."

On l'entend , on le sait et puis on passe à autre chose...On cherche des solutions partout , comme si la réponse se trouvait ailleurs que dans l'évidence. Comme si cela avait été trop simple de simplement se dire " je t'aime" avec la foi de l'enfance  pour que tout nos démons s'évanouissent comme par magie.

De toutes façons, c'est impossible... comment se persuader de quelque chose auquel on ne veut pas croire?

Et après des mois, des années et des décennies souvent à arpenter les thérapies et les méthodes, on en revient à ce coin de labyrinthe devant lequel nous sommes passé maintes et maintes fois. On se souvient de toutes les moqueries à l'égard des " simples d'esprits " qui nous serinaient que cette voie est LA VOIE. On se souvient également des cul-de-sac en bout de thérapie... des regards entendus des spécialistes, des proches, des ennemis parfois, et qui tous nous ramènent à cet état de fait:

"Si tu ne t'aimes pas , comment veux-tu guérir?"  

 

Des siècles d'abrutissement religieux et sectaires, des siècles de poésie obscure, de philosophie pour en arriver là?

Cela serait donc si simple?

L'être humain est ainsi fait qu'il est capable de grandes prouesses intellectuelles et qu'il est résistant au stress, adaptable aux situations et aux défis les plus incroyables, mais qu'il ne sait pas simplement s'aimer.

J'ai eu vent de certaines personnes qui préfèrent de loin s'astreindre à une discipline physique ou une morale insoutenable, plutôt que de rester une minute devant la glace en provoquant un "je t'aime " de ce monstre "nous -même" , tapis au fond du reflet du miroir. 

 

Et puis cette dérive insensée du modèle judéo- chrétien qui nous rabâche des valeurs d'amour et de don de soi ( pour l'Autre) , des valeurs de déni de soi au profit de l'humanité... de sacrifice...  d'abandon héroïque de notre carcasse inutile et de notre âme vouée à une plus haute fonction que de se servir elle même en premier lieu . On se souvient aussi des quelques mégalomanes qui se sont saisit du " il faut que je m'aime " pour justifier leur égocentrisme maladif, se transformer en machine auto-érotomane compulsive, qui non contents de s'accorder un regard de tendresse, en arrive à se désirer totalement et exclusivement.

Doutez-vous bien que l'amour de soi , ce n'est pas cela.

Au pire oubliez tout ceci , au mieux: amusez-vous- en ( ou l'inverse ^^) 

 

 Un autre vilain clou qui frôle la culpabilisation soufflerai qu'il est totalement impossible d'aimer les autres véritablement si l'on est incapable de s'aimer soi-même.  Et pour illustration:

Combien de fois entendons-nous ces mères âgées outrées par l'ingratitude de leurs enfants, alors que pourtant: nom d'un chien, elles leurs ont TOUT donné, qu'elles leur ont consacré leurs vies...

Allons bon ,comment quelqu'un pourrait-il se retourner contre toutes les valeurs dont il a eu exemple par le déni de valeur de sa propre mère, quelqu'un à qui l'on a enseigné par l'exemple de notre vie , pendant toute la durée de son enfance , de sa jeunesse et de sa vie de jeune adulte, que l'existence d'une seule personne peut être niée, abandonnée aux autres, sacrifiée ?  Faudrait-il que par un miracle tombé dont on ne sait quelles nues, cette personne abandonnée d'elle même sur une vie entière devienne subitement  digne d'égards?

Les enfants apprennent fort bien les leçons... hélas dirai- je ,car nous sommes bien souvent ignorants du l'impact de notre faiblesse dans la construction de leurs psyché.

Et malgré toute la cruauté et la crudité de ce constat: ON PEUT JUGER UN ARBRE A SES FRUITS

 

 

Aussi serait-il  souhaitable d'envisager la nécessité de cultiver ce jardin intérieur avec un soin particulier.  

De nombreuses expériences scientifiques ont dorénavant prouvé que l'intention de l'expérimentateur dans une expérience en laboratoire ou sur le terrain  modifiait significativement le résultat de l'expérience.

Outre le fait que dans un autre domaine de conscientisation cela remette en question le principe même d'expérimentation, cela soulève l'importance primordiale de l'intention dans les interactions humaines et dans notre rapport à nous même .

Cela sous-entend également que l'intention n'est pas une donnée inconséquente et secrète que l'on peut nourrir en cachette dans sa boite crânienne comme un vice caché, en se rassurant sur l'impossibilité à quiconque de la découvrir.

Tout se découvre, et la moindre de nos intentions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, (si tant est que nous soyons en mesure de délimiter les frontières strictes de ces valeurs) colore et façonne véritablement la réalité dans laquelle nous avons finalement "choisi" d'évoluer.

 

"Je ne m'aime pas "est le socle de la souffrance.  Qu'elle soit psychique ou physique, induite par l'évolution de maux concrets et quantifiables scientifiquement, le principe d'affectation de l'expérimentateur ( vous ) sur le sujet de l'expérience ( re vous )  donne la tonalité du résultat de l'expérience, malgré les précautions hygiénistes que nous pourrions  prendre, malgré les précautions de salubrité mentale que nous nous encouragerions à respecter

 

 

Sans amour propre... il n'y a pas d'hygiène véritable.

Et cette insalubrité du cœur vis-à-vis de lui même est la cause de toutes les affections et les infections qui vous voudraient s'y répandre.

 

MAIS ALORS COMMENT FAIRE?!

 

-"J'ai tout essayé. j'ai beau le savoir, je n'y arrive pas.

Je suis allé au yoga, fait un stage de féminin sacré, je me suis mis à la muscu pour renvoyer une image de moi satisfaisante.. mais rien? Les symptômes du désamour sont toujours là...."

 

Il y a pléthore de méthodes permettant de travailler ce talon d'Achille.

Un de ceux qu'il me plait de proposer en thérapie consiste en la répétition de mots ou d'attitudes aimantes , en solitaire, le matin devant le miroir. 

Des répétitions insistantes, prolongées, qui ne doivent faillirent à aucune autre priorité et ce , pendant des semaines ( des mois idéalement) 

Cette méthode s'appuie sur le principe de la restructuration mentale. ( principe qui a été expérimenté et validé scientifiquement en laboratoire ), ou encore communément appelée "plasticité cérébrale"

Un peu à l'image du sportif qui par des répétition de mouvements , gauches et raides aux tout débuts, finira par sculpter son corps avec efficacité et par produire des mouvements de plus en plus naturels et spontanés. 

C'est de l'entrainement , ni plus ni moins.

Les traditions martiales asiatiques utilisent ce procédé pour parfaire leurs pratiques. Dans cette idée, nul besoin de comprendre, de théoriser ou de philosopher.

Il est entendu que lorsque le geste sera parfait nous aurons tout le temps pour nous épancher sur les méandres des principes qui ordonnent un résultat aussi spectaculaire.

La priorité est à l'action.

 

 

 

Ainsi , nous pouvons-nous figurer ce dont un enfant aurait besoin pour se sentir aimé,  respecté et choyé.

Imaginez-vous un tout petit enfant qui vous serai confié et qui serai bien laid à vos yeux, mais vulnérable , comme chaque enfant peut l'être bien sûr .

La sagesse surement vous conduirai à ignorer ce qui vous repousse chez ce tout petit et à initier des contacts doux et chaleureux, des mots encourageants , des sourires...

Au point que chaque jour de contact et de bienveillance envers lui , lui permettrai de se sentir parfaitement aimé et que vous  finiriez par voir dans ces défauts, des particularités qui le démarqueraient agréablement de tout autre enfant, au point qu'il semblerait beau à vos yeux.

Beau au point que vous n'en voudriez pas d'un autre en échange tant celui ci est un être unique et exceptionnel.

 

En choisissant de vous considérer comme cela, en prenant la décision de vous traiter avec les mêmes égards que ceux que vous accorderiez à une créature innocente et délicate , quand bien même cela vous semblerai honteux, un peu ridicule ou possiblement vain, vous créeriez dans votre esprit  un espace pour l'établissement de circuits neuronaux correspondant à cette fameuse hygiène auto-affective que nous avons évoqué plus haut.

 

Et plus le circuit sera sollicité, nourri d'expériences et alimenté de façon régulière , plus il s'étoffera, permettra des accès plus rapides, plus riches, plus profonds à cet état manifestement invoqué, jusqu'à ce que la rapidité d'exécution du processus conduise à une étonnante fonction:

 L'automatisme

On sait quels effets ont les automatismes sur la mobilité physique par exemple.

Toute personne ayant passé son permis de conduire pourra attester de l'évolution d'un état d'empattement et de stupidité motrice très agaçant,  en une série de mouvements spontanés, souples et coordonnés.  Tant et si bien qu'un apprentis conducteur complètement paniqué et crispé, en arrive quelques mois plus tard à rejoindre une destination de façon quasi-réflexe, avec parfois même le doute horrible d'avoir fait la route dans un état de conscience suspendue.

Il en sera de même avec tout entrainement, musculaire, cérébral, social... et affectif 

 

Plus on est embarrassé et souffrant plus la solution doit se montrer simple et pragmatique.

Et quoi de plus pragmatique que de créer ce qu'il nous manque? 

 

 En espérant que cet article vous aura été utile , je regrette de ne pouvoir le développer davantage , comme d'habitude.

Ce sujet mériterai à lui seul une recherche et un développement plus  approfondi.

Aussi, n'hésitez pas  à me faire part de vos réactions questions ou remarques.  

 

Bon courage et belle transformation à vous !

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Commentaires: 2
  • #1

    esther (dimanche, 09 octobre 2016 08:59)

    oui! je remarque que je ne sais pas m'autosuffire, je pense que c'est aux autres de m'aimer, et si ils ne me montrent pas autant d'interet que moi je leur porte, alors, ils ne m'aiment pas...donc je ne suis pas aimable...je deviens obsessionnelle et reçois des crises de panique, de peur...je me sens redevenir une petite fille, qui tut ce qu'elle veut à ce moment là, est une pair de bras (masculins) autour d'elle...je me retiens, car je sais que pousser à bout un homme, va finir par le desinteresser completement à moi...mais de me retenir, m'emmène des crises encore plus forts...je sais que c'est à moi seule de m'aimer...mais...comme tu le dis, on ne sait pas comment faire...

  • #2

    Dune Norynberg (lundi, 10 octobre 2016 13:59)

    Merci de ton témoignage Esther. Comme tu le soulignes, on ne sait pas comment faire, mais pourtant les méthodes existent et elles sont efficaces. Je te souhaites de passer le cap du questionnement et de trouver celle qui correspond le plus à tes préoccupations.
    A ton service en cas de besoin .